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Nanti de ces informations, je décide de retourner à l'hôtel rendre compte de ma mission.
En arrivant à proximité de l'hôtel, j'avise deux types en train de démonter les roues du côté droit de notre Toyota. Le moyeu avant repose sur un parpaing et ils s'attaquent à la roue arrière. Aucun de ces voyous n'a le temps de réaliser ce qui leur arrive. Je te les empoigne chacun par le cou et les fais se rencontrer à la vitesse grand V. Cela produit un son sourd qui a pour effet de les neutraliser sur-le-champ. Autour de moi, les badauds se fendent la tronche du spectacle qui est très banal et je n'ai que le temps de récupérer la première roue qui avait déjà fait l'objet d'un troc et changé de main. L'acheteur mate les deux gus à terre et ne fait aucune difficulté à me restituer l'objet avant de se pencher pour récupérer le fric qu'il avait refilé à l'un des deux loustics. Tout redevient normal et chacun retourne vaquer à ses affaires.
Le concierge de l'hôtel me propose ses services pour tout remettre en ordre sur la bagnole. J'accepte moyennant une juste contribution. Durant nos échanges, les malfrats qui se sont réveillés, mais encore sérieusement endoloris, en ont profité pour se tirer sans demander leur reste ni émettre une éventuelle réclamation.
Je retrouve mon pote et ma nana dans l'un des salons du rez-de-chaussée en train de siroter un verre et dans de grands conciliabules en compagnie d'un type qui lui commente des documents.
Mozart est tout sourire et me fait signe de les rejoindre :
- Viens Yves! M'ordonne-t-il sur le ton du copain qui veut te mettre dans la confidence. Monsieur Matuvu est en train de m'expliquer la procédure à suivre pour la douane.
L'autre se lève et me tend sa pogne poilue :
- Aimé Matuvu, je suis un collaborateur de monsieur Hyppolite. Monsieur E.W. Deckweiller nous a demandé de tout faire pour trouver une solution.
- Ah oui.
- Comme je l'expliquais justement à votre ami. Tous ses papiers officiels sont en règle et les fonds viennent d'être consignés auprès des autorités. Normalement, il devrait pouvoir prendre possession de son navire.
- Et alors ?
- Alors, il y a un hic.
- Lequel?
L'autre regarde ses pompes en chiffonnant un papier.
- Et bien, nous avons perdu la trace de l'Alexandrine. Pourtant voici encore seulement deux jours, nous l'avions localisé ici. Nous ne comprenons pas comment il a pu disparaître comme ça.
- Ah oui.
- C'est extrêmement embêtant car il ne reste plus que demain à votre ami, pour faire valoir ses droits car nous sommes aujourd'hui le 29 juin.
Mozart ne s'en fait pas. Il reste serein malgré ce que l'autre balance. Lui il y croit à son bateau et ça ne l'empêche pas de rigoler.
Du coup, je me demande si je ne vais pas attendre un peu avant de faire mon rapport sur la découverte que je viens de faire dans les annexes du port. Le père Matuvu me semble tout d'un coup sentir le rance et je n'aime pas beaucoup ça.
- Si je comprends bien, tout est en règle, il ne reste plus qu'à mettre la main sur le rafiot.
- Absolument monsieur.
Je fais celui qui est convaincu et non le con vaincu par les arguments de l'autre locdu et m'empare des papiers pour y jeter un rapide coup d’œil.
- Garde ton optimisme Mozart, on va le retrouver ton bateau-lavoir. Après tout il doit bien être quelque part et d'ici demain cela nous laisse encore du temps.
- Comme tu dis, mon neveu.
Matuvu se tire en insistant à ce qu'on le tienne au courant si des événements s'annonçaient.
Compte dessus ducon ! A mon avis tu dois bouffer dans une gamelle pas bien propre.
On le rassure et le voilà parti.
Je profite alors que nous nous retrouvons tous les trois pour les affranchir de mes trouvailles en quelques mots.
- Bingo ! Clame mon pote. T'es un chef mon p'tit Yves.
- Faut quand même pas trop pousser, sinon il va finir par le croire et on ne pourra plus le tenir. Tente de rectifier Françoise qui ne manque pas une occasion de faire baisser les compliments qu'on me fait.
Nous commandons des apéros et mettons une stratégie en place. Ceci est chose car autant mon pote que moi, nous avons le gosier bien sec dans ce pays de merde ou tout devient sec dès que l'on éternue ou qu'on parle un peu.